Sur la réouverture des lieux culturels

Les lieux culturels, exception faite de Mix’Art Myrys et du Pavillon Mazar sur la métropole toulousaine, rouvrent le 19 mai. Les rencontres entre artistes et publics vont pouvoir reprendre, il était plus que temps : nous continuons et continuerons à dénoncer ces fermetures totales qui nous ont empêché d’accueillir notamment les enfants et les adolescent·e·s dans une période où la rencontre avec l’art leur était encore plus indispensable qu’à l’habitude.

Ceci-dit le secteur culturel, très affaibli par ces quinze mois d’interruption, ne pourra se relever avec une simple autorisation de rouvrir.

Grâce aux soutiens déjà reçus de l’État et des collectivités, grâce aux dons généreux des spectateur·rice·s, grâce à l’attention que les professionnel·le·s du secteur ont eu les un·e·s pour les autres, les plus installé·e·s de notre écosystème ont pu survivre.

Mais nous qui sommes en contact avec tous les métiers de notre secteur, mesurons les dégâts subis par les plus fragiles et les difficultés qui s’annoncent pour toutes et tous.

L’embouteillage de projets engendré par les annulations massives des derniers mois va notamment laisser bon nombre d’équipes artistiques sans possibilité de diffusion et de création, ainsi que bon nombre de professionnel·le·s, notamment les plus précaires, sans travail.

Nous demandons à l’État de prendre au plus vite des mesures budgétaires adaptées au contexte de crise inédit que nous traversons, comme il l’a fait pour d’autres secteurs, à savoir :

  • la prolongation de l’année blanche pour les intermittents du spectacle et du cinéma jusqu’au 31 août 2022,
  • L’élargissement de cette mesure dès maintenant à tous les travailleur·e·s précaires, extras et saisonnier·ère·s entre autre, qui subissent les effets de la crise,
  • des mesures d’urgence pour garantir l’accès à toutes les travailleuses et travailleurs en emploi discontinu, mais aussi les autrices et auteurs, aux congés maternité et maladie indemnisés,
  • un soutien à toutes les structures en difficulté, qu’elles soient publiques ou privées (théâtres, salles de spectacles ou de concerts, mais aussi discothèques, cafés-culture, tiers-lieux, lieux d’accompagnement et de professionnalisation, musées et galeries, festivals etc.), et quels que soient leur taille et leur territoire, pour faciliter les possibilités d’accueil de spectacles ou d’expositions dans les vingt-quatre mois qui viennent,
  • un plan de relance pour l’emploi culturel qui permette de rémunérer au juste prix les répétitions, résidences, temps de recherche, entraînements… des équipes artistiques,
  • des dispositifs d’accompagnement spécifiques pour les auteur·rice·s et compositeur·rice·s, ainsi que pour les jeunes professionnel·le·s, notamment les primo-entrant·e·s dans le régime de l’intermittence,
  • un soutien urgent aux organismes sociaux du secteur culturel (CMB, AFDAS et Audiens).

Nous demandons également le retrait du projet actuel de réforme de l’assurance chômage, dans un contexte où les plus fragilisé·e·s sont déjà les grandes victimes de la crise sanitaire et économique que nous traversons.

Le monde de la culture est un monde où la précarité est de mise, un monde où l’emploi discontinu est la norme. C’est également un secteur qui a su trouver, grâce à l’intermittence, un moyen de lutter contre les conséquences de cette précarité. L’assurance chômage doit être une protection pour les plus fragiles et non une source d’économie par un nivellement par le bas des droits sociaux.

Premiers signataires :

ARTO

Cave Poésie

L’Usine

La Grainerie

Marionnettissimo

Mix’Art Myrys

Place de la Danse

Théâtre du Grand Rond

Théâtre Le Hangar

Théâtre Sorano

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